Edito
Dans les 80’s, la technique du sampling utilisée par les rappeurs a été lourdement critiquée par bon nombre de musiciens de la scène rock. Les révolutions ne se font jamais sans douleurs et sans incompréhensions, et il faut bien reconnaître que le hip-hop jeune et vaillant, aurait bien pu sonner l’arrêt de mort d’un rock sur le déclin. Pourtant, bien plus ouverts d’esprit, les Beasties Boys, Public Enemy et autres Run DMC, réalisaient leurs collages sonores avec toutes les musiques, pourvu qu’elles soient bonnes et émotionnelles. Comble du comble, AC/DC et Led Zeppelin, deux poids lourds du binaire, ont été avidement vampirisés par ces voleurs de sons. Les beats de John Bonham, en première ligne, constituaient un mets de choix pour ces musiciens d’un genre nouveau, qui, s’ils ne jouaient pas vraiment d’un instrument, avaient tout pigé en matière de groove (le pattern incroyable du Rhymin & Stealin des Beasties Boys). Sacrilège ? Avec le recul, pas tant que ça ! Sans eux, peut-être que Bonzo n’aurait pas été redécouvert par les nouvelles générations. Il ne jouirait probablement pas, 30 ans après son décès par overdose de vodka, d’une aura aussi immense, et ne serait peut-être pas en couverture de ce numéro. Merci les mecs ! La Rédac'
Numéro 71
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