Edito
TON UNIVERS IMPITOYABLE
Jouer dans un groupe célèbre : beaucoup d’appelés, peu d’élus. En dehors de la scène pop, les opportunités d’intégrer un projet qui vend des millions d’albums et qui se produit dans des arénas sont rarissimes. Qui plus est dans le monde du metal. Dans cette industrie impitoyable où la concurrence fait rage, la vie de musicien n’est pas aussi rose que ce que laissent penser les pages Instagram de nos batteurs et batteuses préférés. Disons-le, on parle d’un univers où les coups bas sont légion et où beaucoup de musiciens se retrouvent sur le carreau. Prenons l’exemple de notre ami Jay Weinberg, qui, après avoir consacré dix ans de sa vie à Slipknot, a été remercié du jour au lendemain par le management du groupe, sans une once d’explication de la part de ceux qu’il considérait comme ses frères d’armes. Un véritable trauma pour Jay qui admet être toujours en phase de reconstruction depuis.
Le 12 décembre dernier, Slipknot créait l’événement à l’Accor Arena de Paris avec un show célébrant les 25 ans de son premier album. L’occasion aussi de présenter au public français sa nouvelle recrue, monsieur Eloy Casagrande. Le Brésilien est loin d’être un petit nouveau puisqu’il officiait dans les rangs de Sepultura et drainait déjà des centaines de milliers de fans sur les réseaux avant de saisir l’opportunité de rejoindre le gang de l’Iowa. Pour être tout à fait transparents avec vous, nous avons longuement hésité avant de solliciter Eloy pour l’une de ses toutes premières interviews depuis son arrivée dans Slipknot. Marqués par nos récents échanges avec Weinberg sur les coulisses de son licenciement, certains d’entre nous n’avaient plus franchement envie de faire la promotion de ce groupe qui, même s’il a changé la face du metal, semble avoir peu de considération pour ses membres. Sauf que l’aura de Casagrande, sa longue carrière, son talent extraordinaire et l’intérêt qu’il suscite chez bon nombre de nos lecteurs dépassent largement le cadre de Slipknot. Et la vérité, c’est que cette couverture, cela fait des années que nous aurions déjà dû la lui consacrer.
Sébastien Benoits
Numéro 221
7,90€