Edito
Le cuisinier du navire en orbite
50 bougies pour "The Dark Side of The Moon" de Pink Floyd. L’occasion était trop belle pour ne pas célébrer ce chef-d’œuvre de la musique contemporaine et la contribution de son batteur trop souvent sous-estimé. Véritable incarnation du flegme britannique, Nick Mason est aussi l’anti-rockstar par excellence : « Je ne suis pas célèbre. J’appartiens à une entité qui est célèbre. C’est complètement différent », aime-t-il répéter. Maniant l’ironie avec la même subtilité que les baguettes, ce personnage discret et humble peine à admettre qu’il a contribué à façonner la musique d’aujourd’hui. Seul membre de Pink Floyd à avoir joué sur tous les albums de leur discographie, Mason a toujours fait son possible pour permettre au groupe de maintenir le cap, même dans les pires périodes : « Je suis comme le cuisinier du navire qui reste caché dans sa cuisine lorsque les capitaines se chamaillent sur le pont », nous confiait-il lors d’une rencontre au mythique studio numéro 3 d’Abbey Road à Londres en juin 2011. Oui, car en près de vingt ans d’existence, Batterie Magazine a eu la chance de tisser des liens avec ce grand monsieur. Bien qu’il gravite dans les plus hautes sphères du music business, le multimillionnaire a toujours eu à cœur de rester proche de la communauté des batteurs et, pour ma part, j’ai eu la chance de m’entretenir avec lui à cinq reprises. La première fois, c’était en 2005 à l’occasion de la sortie de son autobiographie ; j’avais 19 ans et j’étais pétrifié. Heureusement, Nick m’a tout de suite mis à l’aise, acceptant de répondre avec un souci du détail à mes questions de fan et faisant de cet entretien d’une heure l’un des plus inoubliables. Les interviews suivantes furent tout aussi passionnantes, à l’image de celles que nous ont offertes dans ce numéro le légendaire Vinny Appice, Dave Turncrantz (Russian Circles), Léo Margarit (Pain of Salvation), Franck Agulhon et Charlie Davot.
Bonne lecture à toutes et à tous !
Sébastien Benoits
Numéro 203
7,90€