Edito
POURQUOI TANT DE HAINE ?
Ringo Starr a longtemps subi les railleries du public et des musiciens. Qualifié de batteur « moyen », Starkey se serait trouvé au bon endroit au bon moment et ne mériterait aucunement son statut de batteur le plus célèbre de la planète. Il aura fallu près d’un demi-siècle et les louanges à répétition de Dave Grohl, Chad Smith, Questlove, Jim Keltner et autres Stewart Copeland pour qu’il soit réhabilité aux yeux de tous. Aujourd’hui, plus grand monde n’ose remettre en question le rôle capital de Ringo dans le son des Beatles. Le batteur de Metallica espère sans doute, un jour, bénéficier de la même bienveillance à son égard. Car oui, depuis qu’on a foutu la paix à Ringo, Lars Ulrich est le batteur qui suscite le plus de controverses, de haine, n’ayons pas peur des mots. Il suffit de lire les commentaires sous chaque publication le concernant. Même au sein de notre rédaction, le cas « Lars Ulrich » attise les crispations. Pour quelles raisons ?
Fondateur, tête pensante et principal compositeur (avec James Hetfield) chez Metallica, le Danois a un très fort tempérament. Arrogant pour certains, charismatique pour d’autres, le personnage divise autant que son jeu de batterie. Car si, à la fin des années 1980, Lars figurait régulièrement sur le podium des plus grands batteurs, le vent a tourné au début des années 2000. Alors que s’est-il passé ? Sur le plan humain, il existe un profond décalage entre ce qu’on dit de lui et la façon dont il se comporte véritablement avec les gens. D’ailleurs, je vous mets au défi de trouver un seul fan qui aurait vécu une mauvaise expérience avec lui. Les rares fois où nous l’avons rencontré, Lars s’est toujours montré adorable, intelligent et sincère, faisant preuve d’une étonnante clairvoyance sur ce que beaucoup pensent de lui.
Alors que Metallica amorce son grand retour avec le double album "72 Seasons" et les deux concerts prévus au Stade de France les 17 et 19 mai, nous avons analysé la trajectoire de Lars Ulrich pour tenter de comprendre comment l’un des batteurs les plus adulés des années 1980 et 90 est devenu, trente ans plus tard, le plus décrié de tous.
Quand ? Pourquoi ? Comment ?
Sébastien Benoits
Numéro 201
6,90€