Edito
Une tendance naturelle chez les musiciens est de vouloir se comparer aux autres et d’établir des classements : « untel groove plus que bidule, machin enterre tartempion »… Comme si en musique, la performance primait sur l’expression. Nous le constatons à la rédaction lorsque nous mettons en avant des batteurs minimalistes et fortement controversés, à l’image d’un Ringo Starr, par exemple. Pourtant, ce dernier est adulé par un monstre de technicité et de pyrotechnie tel que Mike Portnoy, qui a même créé Yellow Matter Custard, un tribute band Beatles avec lequel il adopte une configuration « à la Ringo ». La leçon à en tirer, c’est qu’en réalité, la pratique d’un instrument ne se résume qu’à une recherche personnelle, à un épanouissement de soi, et que si nos héros parviennent à nous toucher au coeur, quel que soit leur niveau et leur style, c’est avant tout parce qu’ils sont uniques et authentiques avant d’être des techniciens. Ce sujet qui nous tient à coeur, nous l’avons soumis à deux batteurs contemporains à fortes personnalités : Mark Guiliana et Keith Carlock. Avec le concours de ces deux artistes, nous avons tenté de baliser ce parcours un peu abstrait que l’on n’apprend pas dans les écoles de musique et encore moins durant le parcours scolaire conventionnel (qui tend au contraire à nous uniformiser) et qui amène un musicien à s’exprimer comme lui-même et comme personne d’autre, bref à sortir du lot. Nous vous souhaitons une excellente lecture !
La Rédac’
Numéro 164
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