Edito
Cela fait un bail que les producteurs des shows télé de nos cousins américains font appel à ce qui se fait de mieux en matière de musiciens pour animer leurs émissions. Nous avons tous en tête le CBS Orchestra de Paul Shaffer, qui a fait pulser le plateau de David Letterman durant plusieurs décennies (le Late Night with David Letterman puis le Late Show with David Letterman) avec la rythmique de choc Anton Fig/Will Lee, et bien sûr Jimmy Fallon et son Late Night, qui a dépoussiéré le concept en s’offrant les services de Questlove et de ses potes de The Roots. En France, la musique et l’entertainment ne sont pas incrustés dans l’ADN des maisons de production et des chaînes. Les bonnes émissions musicales, quasi inexistantes dans le PAF perdurent difficilement (exit le One Shot Note de Manu Katché et le Taratata de Nagui, qui a traversé une longue période d’agonie avant de retrouver du poil de la bête). Quant aux émissions de plateau, à part Salut Les Terriens, présenté par Thierry Ardisson, aucune ne laisse une place à un vrai groupe. Il est loin, le temps de Nulle Part Ailleurs, qui outre son house band de musiciens chevronnés, accueillait les meilleurs groupes de la planète pour des live mémorables (Muse, AC/DC, Deftones, Slipknot et tant d’autres). Cet été, beaucoup d’entre nous ont émis des « cyber critiques » concernant N’oubliez pas les paroles et l’intronisation au sein du groupe de l’émission, de Damien Schmitt, qui s’exprime, certes, avec beaucoup de générosité sur son instrument, zébrant les interventions des candidats de breaks fou furieux, pour le plus grand bonheur du présentateur. Jamais contents, les Français ! Voyons plutôt le bon côté des choses : les mentalités évoluent, et voir envoyer un musicien de ce calibre à une heure de grande écoute, ce n’est que du fun. Bonne lecture !
La Rédac’
Numéro 160
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