Edito
Un animal venimeux tout droit venu des terres teutonnes s’apprête à nous asséner une piqûre de rappel, probablement pas encore la dernière, comme il nous l’avait pourtant déjà assuré il y a six ans. Le dard mortel de la bestiole frappe toujours avec véhémence, et même si Scorpions se dirige lentement mais sûrement vers le cimetière des dinosaures du hard rock, sa vivacité scénique ne se dément toujours pas. Le mois dernier, nous vous avions relaté notre rencontre avec Herman Rarebell, batteur emblématique de la formation de Hanovre, un homme qui aujourd’hui se fait rare et discret, mais dont le « powerhouse drumming » a porté la formation durant son âge d’or. Actuellement, après le licenciement pour fautes graves de son successeur, l’Américain James Kottak, c’est au tour de Mikkey Dee, anciennement pulsation atomique de feu-Motörhead, de jacter dans notre dictaphone. Le vétéran de 54 ans sera sans doute le tout dernier batteur à servir la bête, et du haut de son incroyable expérience, le Suédois parvient à redonner un nouveau souffle au géant arachnide. Un chant du cygne ? Gageons que non ! A l’instar des Rolling Stones ou d’Aerosmith, Scorpions appartient à cette génération de groupes qui ont composé une bribe de la B.0 de nos existences (de « Lovedrive » à « Blackout » en passant par « Rock You Like A Hurricane », et bien sûr « Still Loving You »). Rudolf Schenker, Klaus Meine, Matthias Jabs, Paweł Mąciwoda et l’ami Mikkey en ont encore sous le pied, et quelque chose nous dit qu’ils pourraient bien nous garder au chaud, au fond de leur besace, quelques hymnes lourds bien sentis et autres ballades langoureuses. Achso !
La Rédac’
Numéro 155
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