Edito
Registre détesté par les bien-pensants de la critique musicale, le rock progressif puise ses racines dans la volonté de certains musiciens de sortir du sempiternel format pop/rock de 3mn30, en introduisant d’autres influences (jazz, folk, classique…) à leurs morceaux, et en brisant toutes les règles établies en matière de structures. Le mouvement psychédélique a joué un rôle déterminant dans l’éclosion de ce courant dans les 60’s. À l’évidence, les albums Revolver (66) et Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band (67) des Beatles ainsi que Pet Sounds des Beach Boys (66), ont ouvert la voie à ce nouveau champ d’expression, moins dansant et fédérateur, plus riche et expérimental. Pourtant, la révolution se fera en 1969, avec la sortie du premier album de King Crimson, In the Court of the Crimson King, un monument avant-gardiste qui fera date dans l’histoire. Richesse harmonique, complexité, virtuosité instrumentale, grandiloquence… Le groupe de Robert Fripp pose les bases d’une nouvelle ère musicale, prétentieuse et audacieuse, dont les compositions tortueuses bousculent tous les codes du rock en s’affranchissant de ses racines blues. 46 ans après, malgré ses innombrables changements de personnel, la magie Crimson fait toujours recette, et n’a pas fini de nous inspirer comme en témoigne le récent passage de la formation en France. Nous nous sommes engouffrés dans l’antre du monstre. Bonne lecture ! La Rédac’
Numéro 128
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