Edito
Parmi les poids lourds du drumming heavy rock d’antan, Ian Paice est le seul à toujours tenir la grande forme. John Bonham, emporté prématurément par ses excès, n’est plus de ce monde. Bill Ward, sénile, n’est plus que l’ombre de lui-même, à tel point que ses camarades de Black Sabbath n’ont pas voulu de lui pour la reformation historique de Black Sabbath. Reste Carmine Appice, le pionnier, celui qui été admiré de tous à la fin des 60’s. Rincé par cinq décennies de rock’n’roll, le moustachu s’accroche à son âge d’or perdu, et tombe de plus en plus dans la caricature. Triste ! Le batteur de Deep Purple, quant à lui, reste serein, et poursuit son évolution musicale sans se tourner sur le passé, remettant son art en question sur chaque album. À vrai dire, il n’a jamais aussi bien maitrisé son jeu que sur le tout dernier opus de groupe, Now What ?!. Ce disque, aussi bien réalisé soit-il, ne changera pas l’histoire, nous sommes bien d’accord, mais pour les fans du bonhomme, quel plaisir de pouvoir suivre toute son évolution. Même pas blasé, Ian a répondu à nos questions avec un enthousiasme rare. Impressionnant, pour un type qui a tout connu et tout traversé, surtout quand on pense à bon nombre de drummers de la nouvelle génération, qui ont perdu la foi au bout de trois albums, et finissent par fonctionner en pilote automatique. Du haut de ses 33 ans, notre ami Franky Costanza est de la trempe d’un Paice. Que l’on aime ou non le power metal industriel de son groupe Dagoba, on ne peut que s’incliner devant le parcours exemplaire de ce guerrier, qui s’est forgé une notoriété de dimension internationale au prix d’un travail acharné, et de beaucoup de sacrifices. Il n’y qu’à voir la place à part qu’il occupe dans le cœur des fans de Dagoba pour comprendre son importance au sein de la communauté metal. Derrière son kit, Franky est non seulement le batteur du groupe, mais aussi son leader, son porte-parole, haranguant le public, et lui communiquant son énergie, son « positive spirit ». Post Mortem Nihil Est, le cinquième opus des Marseillais, mixé à Los Angeles par Logan Mader, confirme le talent de batteur exceptionnel, qui vit son rêve en nous faisant rêver. Nous vous souhaitons une bonne lecture
La rédaction.
Numéro 101
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