Edito
Live fast, die young… Cette sentence ('vivre vite, mourir jeune', ou plutôt, La Fureur de Vivre) semble pour toujours indissociable de l’esprit du rock’n’roll. Un mode de vie avant même d’être une musique dans l’imaginaire collectif. Rien de bien nouveau quand on pense au mouvement romantique du début du XIXe siècle, où la jeunesse en mal de sensations fortes (après l’épopée napoléonienne) rêvait d’une vie dont l’intensité serait proportionnelle à la brièveté. Taylor Hawkins avait bien perçu les limites de ce mythe fondateur du rock’n’roll, et il se sentait chanceux d’être revenu d’un “very bad trip” au début des années 2000. Sa disparition à l’âge de 50 ans n’en demeure pas moins bien cruelle. Elle rappelle que la destinée de “star du rock” impose une sacrée discipline de vie. Et même sans être une star, la vie de musicien actif (c’est-àdire qui se produit régulièrement sur scène) soumet l’artiste à une série de pressions, stress, contraintes… Je vous laisse choisir le mot qui vous parle le plus. Il y a les transports (plus ou moins longs et plus ou moins confortables), la gestion du repos, la mémoire du répertoire, la qualité (ou non) de la nourriture, l’énergie à gérer (avant, pendant et après la scène), les rapports humains (pression des managers, rivalités de musiciens, etc.)… Pour gérer tous ces paramètres, certains tombent alors dans les addictions et produits dopants. Repose en paix Taylor.
Batteur Magazine 355
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