Edito
Langue et groove… Régulièrement dans ces pages, nous évoquons les batteurs américains et leur propension naturelle à groover (ou swinguer pour les jazzmen). Plutôt que de parler d’un don naturel, on pourrait se pencher sur l’environnement musical (la musique entendue, voire pratiquée, dès le plus jeune âge) et la langue. Ce sont deux éléments qui jouent un rôle primordial. Intéressons-nous au second. Le français (comme l’italien, l’espagnol et bien d’autres langues) peut assurément être une langue très musicale, mais qui semble cependant moins bien se prêter aux flux rythmiques des rythmes venus d’outre-Atlantique. Le rythme de la phrase anglosaxonne, souvent plus ramassé et plus impactant, joue sans conteste un rôle dans le développement de l’oreille rythmique de nos cousins d’Amérique et de Grande-Bretagne. Un petit constat qui n’empêche pas d’avoir un vivier de jeunes talents prometteurs dans l’Hexagone, sans oublier bon nombre d'aînés qui sont des groovers de première classe. Comme quoi, la mondialisation a parfois du bon ;)
Batteur Magazine 330
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