Edito
Bon, même si l’été commence à montrer sporadiquement le bout de son nez, il reste encore quelques semaines à tirer avant la quille pour la plupart d’entre vous, et globalement, on peut dire que le moral des troupes n’est pas au beau fixe. Comme un aimable lecteur nous le faisait récemment remarquer (en réaction à un précédent édito), la posture d’un magazine musical tel que Batterie ne devrait jamais fleurter avec la politique et l’information généraliste. Certes non ! Néanmoins, même sans son autorisation, nous prenons le droit de profiter de ce petit espace d’expression pour sortir quelques secondes du cadre et rogner un tantinet sur notre ligne éditoriale essentiellement rythmique, parce qu’après tout, nous sommes tous des citoyens confrontés aux mêmes réalités. Face à une croissance en berne, une augmentation des tensions sociales et du chômage (qui touche forcément des amis et de la famille), des politiques démissionnaires, des prestations sociales en décrépitude, sans parler de cette paradoxale fièvre consumériste que tout un système insidieux tente d’enfoncer dans nos rétines poreuses dès que l’on se retrouve derrière l’un de nos écrans, pas étonnant qu’une peur glaçante nous prenne au ventre et nous empêche de regarder sereinement vers l’avenir. D’ailleurs, cette trouille, on la retrouve dans les chansons des musiciens que nous admirons, à l’image des Anglais de Muse, qui viennent de nous livrer Drones, l’album le plus sombre et pessimiste de leur déjà longue carrière. Néanmoins, cette passion pour la musique qui nous habite, que l’on soit simple auditeur, musicien amateur ou professionnel, parsème nos semaines d’émotions et de poésie. Sans la répète hebdomadaire durant laquelle on peut tout lâcher ou la découverte d’un nouveau numéro de Batterie Magazine, bon nombre d’entre nous n’affronteraient peut-être pas le quotidien avec la même ferveur. Sur ces quelques mots, chers lecteurs, nous vous souhaitons un mois de juin plein de groove et de lumière. La rédac.
Numéro 124
5,90€