Edito
Dans l’univers du rock français, peu nombreux sont les batteurs qui nous ont autant fait rêver que les Keith Moon et autres John Bonham. Chez nous, dans les années 80, au milieu des synthés qui font « pouet-pouet » et des figures interchangeables du Top 50, il y avait un vrai groupe de rock, Téléphone. Un combo pur et dur dont le binaire bille en tête était cadencé par un vrai grand batteur charismatique : Richard Kolinka. Lui ne se contentait pas, comme tant d’autres, de tapoter gentiment ses fûts, non : il les fracassait de toutes ses forces, comme si sa vie en dépendait, et sortait de scène lessivé après avoir tout donné. À l’opposé de ce rocker invétéré, il y a des drummers de l’ombre, comme notre ami Denis Benarrosh, un mercenaire du métier que l’on entend pourtant sur quasiment tous les disques qui passent en radio. Une vraie sommité ! Denis, c’est plutôt le groover subtil, élevé au rock’n’roll pionnier, à la soul et au rhythm’n’blues. Son terrain de jeu se situe à mi-chemin entre la batterie pure et dure et la percussion. Deux destins bien différents et deux styles qui, a priori, n’ont vraiment rien à voir… Pourtant, Richard et Denis se sont trouvés un langage commun en préparant à deux batteries la nouvelle tournée de l’ex-leader de Téléphone, Jean-Louis Aubert. Comme quoi, le groove est bel et bien universel. Batterie Magazine est honoré de consacrer sa nouvelle couverture à ces deux gentlemen.
La rédaction
Numéro 79
5,90€