Edito
A la fin des années 80, la scène rock dans son ensemble commençait à s’embourber dans un sable mouvant de clichés et de caricatures : paroles sexistes à gogo, solos de guitare ultra virtuoses en veux-tu, en voilà, coiffures non homologuées à tous les étages, collants fluos et synthétiseurs indigestes en sus… Tels étaient les signes distinctifs de tous les groupes qui squattaient alors les programmes de MTV. Repensez à Skid Row, Warrant, Poison ou Winger… Ils étaient tellement mauvais que l’on respirait presque lorsque la chaine diffusait un clip des Guns N’Roses ou de Mötley Crüe, c’est pour dire ! Et puis en 91, le météorite Nevermind de Nirvana s’est abattu sur la planète rock, réduisant en cendres ces mécréants, tout comme les dinosaures il y a 65 millions d’années, permettant, dans son sillage, à toute une vague de groupes alternatifs de sortir du néant (Dinosaur Jr, Mudhoney, Pearl Jam, entre autres). L’opus Nevermind n’a pas été perçu à l’époque comme un simple album de punk rock, mais comme l’émergence d’un nouveau mouvement. Les rejetons des baby boomers, trop souvent ignorés par une Amérique reaganienne un peu trop condescendante, avaient enfin trouvé leur porte-parole : Kurt Cobain, le poète torturé à la blonde tignasse. Rarement un album de rock n’avait incarné aussi justement ce mélange de puissance, de grâce et de fragilité. Evidemment, Nevermind est également le premier grand disque de Dave Grohl, qui allait devenir le batteur de rock le plus influant dans 90’s, avec un style passionné et une attitude totalement belliqueuse derrière le kit. Batterie Magazine marque le coup, en revenant sur la genèse et la réalisation de ce chef-d’œuvre. C’était il y a vingt ans, déjà… La rédaction
Numéro 78
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