Edito
ENTRE LE PARADIS ET L’ENFER
Rien ne semble pouvoir stopper la trajectoire de Travis Barker, pas même un crash d’avion. C’est dire. Depuis son entrée en 1999 dans Blink-182, trio pop-punk aussi génial qu’agaçant, le batteur de 47 ans a vécu mille vies jonchées d’épisodes de gloires intenses et de périodes de douleurs insondables. Celui que l’on peut considérer comme le dernier « drum hero » de sa génération est sûrement (à l’instar de Joey Jordison) le batteur à l’origine du plus grand nombre de vocations chez les jeunes musiciens du début des années 2000.
Il faut dire que Travis Barker coche toutes les cases. Tout d’abord, il y a cette trilogie d’albums cultes signés Blink-182 : Enema of the State (1999), Take Off Your Pants and Jacket (2001), Blink-182 (2003), sur laquelle le batteur brille par son énergie et son inventivité époustouflantes dans un carcan musical pourtant relativement étroit. Il y a aussi ce sens du showmanship et ce look qui a fait couler beaucoup d’encre, et enfin cette succession de tragédies que même un scénariste n’oserait glisser dans la trame de son prochain film.
Car ce dont l’Amérique raffole après avoir porté aux nues une idole, c’est de la voir s’effondrer, pour mieux se relever. En effet, malgré ses innombrables fractures au pied ou au bras, les séparations multiples de Blink-182, ses divorces, mariages et autres frasques relayés par les tabloïds, ses émissions de télé-réalité douteuses et le fameux crash de son jet privé qui a coûté la vie à ses proches et lui a fait subir les pires douleurs, Travis Barker a toujours gardé la tête hors de l’eau et n’a jamais cessé de vouer un amour démesuré à son instrument et à la musique, qu’elle soit punk, rock, hip-hop ou electro... Et rien que pour ça, nous sommes heureux de lui consacrer notre une, plus de 12 ans après la dernière en date.
Sébastien Benoits
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Numéro 207
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