Edito
200 NUMÉROS ! VRAIMENT ?
Je me souviens précisément du moment où j’ai eu le tout premier numéro de Batterie Magazine entre les mains. À l’époque, je n’aurais pas imaginé une seconde que j’écrirais, dix-neuf ans plus tard, ces lignes dans ce qui constitue notre 200e parution. J’avais rejoint l’équipe de rédaction quelques mois plus tôt, après l’obtention de mon bac. Je ne connaissais rien au métier de journaliste et mon bagage dans le monde de la batterie se résumait aux répètes de mon groupe de lycée. Autrement dit, il y avait un gouffre abyssal entre mon expérience dans ce milieu et celle de Josh Freese lorsque je me suis retrouvé face à lui dans les loges du Zénith de Paris le 31 janvier 2004. Une rencontre surréaliste pour le fan que j’étais (et que je suis toujours), aussi excitante que dominée par le doute. Alors que ma mission initiale au sein de l’entreprise consistait à épauler le responsable de la publicité, on m’a envoyé faire le tour des salles de concert et palaces parisiens pour interviewer - dans un anglais approximatif - les batteurs que j’admirais (Nick Mason, Nicko McBrain, John Dolmayan, Cindy Blackman, Chad Smith...) et me former au métier de journaliste sous la houlette de mon patron de l’époque, Alain Versini, et de mon collègue et ami, Ludovic Egraz. Passée l’ivresse de ces moments lunaires avec mes idoles, il fallait pondre un article solide et cohérent, se documenter, trouver des photos ou organiser un shooting, superviser la confection de la maquette avec le graphiste... Pour être honnête, le syndrome de l’imposteur ne m’a pas quitté pendant un long moment et il m’aura fallu plusieurs dizaines de bouclages et centaines de rencontres pour me sentir légitime dans cette profession, l’expérience en tant que musicien aidant en parallèle... Concentré sur l’écriture du magazine de nos confrères de Guitare Xtreme, Ludo finira par me confier peu à peu la direction de Batterie Mag.
Dix-neuf ans plus tard, si nous sommes encore là, c’est uniquement grâce à vous tous, qui nous lisez toute l’année, et forcément, il n’y a pas de mot assez fort pour exprimer notre gratitude.
Comme certains d’entre vous, j’ai (nous avons) grandi avec ce magazine. Je suis d’ailleurs toujours amusé (ou déprimé, selon l’humeur) quand les jeunes batteurs pro me confient au détour d’une interview qu’ils lisaient Batterie Magazine « quand ils étaient petits ». Ce média a évolué avec son temps, les CD-ROM ont été remplacés par des DVD avant d’embrasser la transition numérique (site web, réseaux sociaux, YouTube...). Si nous avons été l’un des premiers médias musicaux à proposer un format « e-mag », nous aurons toujours à cœur de défendre le magazine en tant qu’objet « palpable » (malgré la hausse des coûts du papier et des transports), ce qui, vous l’aurez remarqué, ne nous empêche pas d’assurer une présence en ligne avec du contenu exclusif.
200 numéros : des évènements marquants, qu’il s’agisse de concerts, de voyages, de sorties d’albums, de périodes sombres (le 13 novembre 2015, la pandémie...) ; mais surtout, il y a eu ces rencontres inoubliables avec les artistes que nous admirons, dans l’intimité de leurs tourbus ou de leurs loges, et sans lesquels nous ne serions pas là en train de vous écrire ces lignes. Ce numéro leur est dédié. Cet édito est aussi l’occasion de remercier tous nos collaborateurs passés, présents, (futurs ?) pour leur précieuse contribution à cette belle histoire : mon mentor Ludovic Egraz, Olivia Rivasseau, Régis Savigny, Lisa Vincent, Thomas Millo, Manu Wino, Nathan Ray Le Solliec, Nidhal Marzouk, Manuel Dubigeon, Antoine Ladoué, Victor Singer, Hervé Chiquet, Cédric Hilaire, Théo Bègue, Morgan Berthet, Florent Portais, ainsi que Christophe Tessier, Laetizia Forget, Anthony Dubois, Patrick Buchmann, Antoine Garrel, et Alain Versini, sans qui ce magazine n’aurait jamais vu le jour. Sans oublier les professionnels (marques, magasins, distributeurs) qui ont apporté leur soutien à Batterie Magazine (ils se reconnaîtront).
200 mercis !
Sébastien Benoits
Numéro 200
7,90€