Edito
Lorsqu’on est exposé à la musique à longueur d’année, on en oublie parfois le symbole de sa substance première, avec cette passion en trame de fond et des milliers d’heures de travail chez l’artiste. Une sensation accentuée par la dématérialisation de la musique et les sorties qui fleurissent chaque vendredi sur les plateformes de streaming.
On appuie sur PLAY, on laisse tourner quelques secondes et on passe au suivant. Les choses semblent si simples, si évidentes et fluides. Pourtant, qu’elle soit exécutée sur scène ou en studio, une prestation musicale de 45 minutes est souvent le fruit d’une à deux années de recherche, de questionnement, de difficultés techniques et artistiques, de prises de décisions soumises à des débats impliquant de nombreux protagonistes...
On juge et on zappe la musique sans tenir compte du caractère émotionnel qui se cache derrière chaque impulsion, chaque mélodie et texture sonore travaillées dans l’ombre et avec soin par les artistes. On agit comme ça par nature et c’est profondément injuste.
L’entretien passionnant que nous a accordé Anne Paceo reflète le travail de fourmi d’un musicien indépendant cherchant à construire une œuvre à son image et à gravir, lentement mais sûrement, les échelons du succès critique et public. Une œuvre qui mérite davantage qu’un simple clic sur Spotify.
Nous dédions ce numéro aux batteuses et batteurs qui, à l’image d’Anne Paceo, vouent leur existence à la musique dans une jungle parfois difficile à défricher.
La Rédaction
Numéro 190
6,70€