Edito

Les temps changent... Il n’y a encore pas si longtemps, tout ce dont un batteur rêvait en démarrant l’instrument, c’était de vivre une aventure artistique et humaine extraordinaire, de devenir le cœur battant d’un groupe, et de ressentir à son tour les montées d’adrénaline que seule la scène est à même de procurer à un musicien. Les aléas de son parcours, mais aussi les rencontres, l’amenaient parfois à en faire un métier, un vrai qui rapporte des sous. Les plus chanceux rencontraient un succès populaire mérité avec leurs groupes, et les autres (pas forcément les moins talentueux), devenaient artisans-musiciens, louant leur savoir-faire et l’expérience acquise à d’autres artistes. Cette reconnaissance unanime de la profession suscitait alors l’intérêt des fabricants d’outils, et se mettait alors en place cette notion d’endorsement, sorte partenariat « donnant-donnant » entre une marque d’instruments et le musicien : « Je te prête le matos dont tu as besoin, et en échange, tu fais briller ma marque de par ton talent, ta réputation et ton image ». Mais ça, c’était avant ! Pour beaucoup d’aspirants batteurs ayant fait leurs premiers pas dans la batterie avec YouTube et les réseaux sociaux, l’image et le buzz prédominent parfois sur l’engagement et le développement artistiques. La crédibilité de leur vitrine dépend tellement des contrats d’endorsement, qu’ils en font une priorité, peu importe la viabilité de leur plan de carrière et ce qu’ils ont réellement à proposer en magasin. Alors, signe des temps ou vision distordue de la réalité de notre milieu ? Batterie Magazine tente de clarifier les choses avec un dossier spécialement dédié à l’endorsement, que vous pourrez savourer aux côtés de nos interviews (Virgil Donati et Mark Guiliana en tête d’affiche !), rubriques matos (tout sur les réglages et l’entretien de votre pédale de grosse caisse), reportages (notre compte rendu de la Bag’Show 2017) sans oublier les cours et partos !
Sur ce, bonnes fêtes à tous, on se retrouve « just on time » début janvier.